La situation des prisons en République Démocratique du Congo (RDC) continue de susciter de vives inquiétudes. Lors d’une réunion tenue ce mardi avec les directeurs de prison du pays, le Ministre de la Justice, Constant Mutamba, a révélé des faits troublants concernant la gestion des fonds publics destinés à la construction d’une nouvelle prison à Kinshasa.
Selon le Ministre, plus de 5 millions de dollars américains alloués à ce projet ont été détournés, entraînant les premières arrestations dans cette affaire de corruption. « Les arrestations ont commencé et des personnes ont déjà été arrêtées pour ce détournement », a-t-il annoncé avec fermeté, ajoutant avec une pointe d’ironie : « Mon chien, qui est un carnivore, peut même sentir l’odeur du détournement. » Cette déclaration choc illustre l’ampleur de la corruption qui gangrène le système pénitentiaire congolais.
Au-delà de cette affaire de détournement, le Ministre Mutamba a également dénoncé les conditions de détention inhumaines dans les prisons du pays. « J’ai constaté avec amertume que les conditions de détention ne répondent pas aux standards internationaux. Les prisonniers sont traités comme des sous-hommes, des animaux, et certains sont détenus de manière irrégulière et illégale. Ils dorment à même le sol », a-t-il déclaré avec indignation. Le Ministre a aussi critiqué la qualité de l’alimentation des détenus, pointant du doigt la mauvaise gestion des ressources allouées à leur prise en charge.
Ces déclarations interviennent dans un contexte où la question des droits des prisonniers et la lutte contre la corruption deviennent des priorités pour le gouvernement congolais. Les révélations de Constant Mutamba viennent une fois de plus exposer les failles du système carcéral en RDC, où les conditions de vie des détenus sont souvent déplorables, et où les fonds destinés à leur amélioration sont régulièrement détournés.
Face à cette situation, le Ministre a promis des actions concrètes pour rétablir l’ordre et garantir un traitement plus humain des prisonniers. Cependant, la route s’annonce longue pour redresser un secteur gangrené par la corruption et l’indifférence.
Le regard reste désormais tourné vers la justice congolaise, qui devra rendre des comptes à la population quant aux mesures qui seront prises pour sanctionner les responsables de ce détournement et améliorer les conditions de détention à travers le pays.
GNM
