Katumbi accuse Tshisekedi : «Même Kabila n’avait pas autant de prisonniers politiques»

Dans une déclaration faite ce lundi, l’opposant congolais Moïse Katumbi a sévèrement critiqué la gestion du pouvoir en République Démocratique du Congo (RDC) sous l’ère de Félix Tshisekedi. Comparant la situation actuelle aux années du régime de Joseph Kabila, Katumbi a souligné que le climat des droits de l’homme s’était considérablement dégradé.

« J’ai passé trois ans en exil sous Joseph Kabila. Mais si l’on compare l’État de droit de cette époque et aujourd’hui, demander à la population, même les Kinois dont vous êtes, ils vous diront que c’était moins pire avant », a-t-il déclaré. Selon l’ancien gouverneur du Katanga, le gouvernement actuel tente d’étouffer les voix dissidentes. « Aujourd’hui, le pouvoir cherche à taire tout le monde. Les gens doivent avoir la liberté de parler, d’exprimer leur opinion sans risquer de se faire arrêter », a ajouté Katumbi, déplorant ce qu’il décrit comme une répression accrue contre les opposants politiques.

Katumbi, qui fut un proche de Joseph Kabila avant de rejoindre l’opposition, a également critiqué la gestion de la guerre dans l’Est du pays, pointant du doigt l’inefficacité de l’armée malgré un budget militaire substantiellement augmenté. « Je remarque surtout que sous Joseph Kabila, avec un budget de moins de 500 millions de dollars, l’armée avait réussi à mettre fin à l’aventure du M23. Aujourd’hui, le budget de l’armée est de plus de 2 milliards de dollars. Et l’on n’arrive pas à reconquérir le territoire national ? Il y a un problème », a-t-il souligné, dénonçant implicitement une mauvaise gestion des fonds alloués à la défense.

Pour Katumbi, la prolongation de la guerre à l’Est profite à certains acteurs au détriment de l’intérêt national. Il a également dénoncé les mauvaises conditions de vie des soldats congolais, soulignant que « nos militaires sont mal payés » malgré l’augmentation du budget militaire.

Cette sortie de Moïse Katumbi reflète un climat politique tendu à l’approche des élections prévues en décembre 2024. L’opposant se positionne comme un des challengers les plus en vue face au président Félix Tshisekedi, dénonçant ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir en place et une gestion inefficace des conflits dans l’Est du pays.

GNM