Lubumbashi : Trois ONG dénoncent la disparition forcée du chauffeur de Moïse Katumbi

Trois organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, basées à Lubumbashi, ont exprimé de vives inquiétudes concernant la disparition forcée du chauffeur de Moïse Katumbi, Kafutshi. Ce dernier serait détenu secrètement par les services de sécurité depuis la nuit du 1er au 2 octobre 2024, en lien avec la réhabilitation d’une piste aéroportuaire dans le village de Mulonde, territoire de Pweto, province du Haut-Katanga.

Dans un communiqué conjoint, le Centre pour la Justice et la Réconciliation (CJR), l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH), et Justicia Asbl ont alerté sur la possibilité que ce chauffeur soit victime de torture. Ces organisations dénoncent les agissements des services de l’État, soulignant que « ni la disparition, ni la détention secrète d’un citoyen congolais ne sont justifiées, quelles que soient les accusations portées contre lui ».

Cette affaire trouve son origine dans les travaux de réhabilitation d’une piste d’aviation entrepris par Moïse Katumbi dans le village de Mulonde. Le leader du parti Ensemble pour la République avait informé l’autorité de l’aviation civile de ces travaux, qui lui a toutefois rappelé dans une correspondance officielle que ces activités contreviennent à l’article 183 de la loi sur l’aviation civile en RDC, lequel punit de 5 à 10 ans de servitude pénale et d’une amende toute modification d’aérodrome sans autorisation.

C’est après cette communication que les forces de défense seraient intervenues sur le terrain, procédant à l’arrestation de Kafutshi, chauffeur de Katumbi, et à la saisie de son véhicule. Pour la jeunesse du parti Ensemble pour la République au Tanganyika, cette opération est perçue comme une tentative déguisée d’arrestation de leur leader.

Le président provincial de la jeunesse du parti, Vianey Muteta, a fermement dénoncé cette manœuvre dans une déclaration politique le samedi 5 octobre à Kalemie. Il appelle le gouvernement à privilégier la cohésion nationale au lieu de cibler Moïse Katumbi, qualifiant ces actions de tentative d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Moïse Katumbi, dont la réhabilitation de la piste est associée à la rénovation de l’hôpital de Mulonde, n’en est pas à sa première œuvre communautaire philanthropique. Ses partisans rappellent que des projets similaires ont été réalisés à Kibombo, Kasenga et Kashobwe, son village natal.

En conclusion, les jeunes du parti Ensemble appellent à la fin des pratiques visant à réprimer les voix dissidentes, dénonçant une tentative de modification ou de changement de la constitution dans un contexte d’intimidation politique.

GNM