Le président du parti Ensemble pour la République et opposant Moïse Katumbi a vivement critiqué la gestion des finances publiques congolaises dans une publication sur son compte × (anciennement Twitter) ce vendredi. Décrivant la situation comme un “véritable scandale national”, Katumbi a notamment mis en lumière des détournements orchestrés par le ministre sortant des Finances et l’incapacité du ministre du Budget à assurer la transparence et la rigueur requises dans la gestion des fonds publics.
Katumbi s’est appuyé sur les récentes révélations de la Cour des comptes qui ont exposé des irrégularités choquantes dans l’exécution du budget de 2023. Près de la moitié des dépenses aurait été effectuée via des procédures d’urgence, échappant ainsi à tout contrôle formel. Aucun engagement ni liquidation n’auraient été faits dans les règles, souligne-t-il. Pendant ce temps, enseignants, militaires et fonctionnaires continuent de percevoir des salaires jugés “indignes”, alors que le ministre des Finances aurait, selon Katumbi, remboursé la dette publique intérieure à hauteur de 504 % des crédits alloués.
L’opposant a réclamé un audit complet et transparent de tous les paiements de la dette intérieure, avec publication de la liste des bénéficiaires. “Exiger la transparence n’est pas une attaque contre le ministre, mais un droit fondamental. L’impunité des voleurs doit prendre fin !”, a martelé Katumbi, appelant à une responsabilité accrue dans la gestion des finances du pays.
Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL145T), pourtant présenté comme l’un des projets phares du gouvernement, n’a pas échappé aux critiques. Selon Katumbi, ce programme affiche un taux d’exécution “méprisable”, laissant les provinces congolaises dans un état d’abandon. Les infrastructures manquent cruellement : pas de routes, d’eau courante ou d’électricité. “Nos populations sont oubliées et condamnées à la mendicité, à la tracasserie et à la corruption”, a-t-il déploré.
Katumbi a également interpellé les partenaires financiers internationaux, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, critiquant leur soutien continu au gouvernement malgré l’effondrement économique et social du pays. Il les a exhortés à cesser toute complaisance et à exiger des réformes concrètes avant de poursuivre leurs appuis budgétaires.
La sortie de Moïse Katumbi intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo (RDC), alors que le gouvernement est régulièrement pointé du doigt pour des pratiques jugées opaques et inefficaces. L’opposant a conclu son message en appelant à la responsabilité et en demandant à ce que justice soit faite pour permettre au pays de progresser.
Alors que les regards se tournent vers les institutions financières internationales et les autorités congolaises, la question de la reddition des comptes reste plus que jamais d’actualité. Les Congolais attendent désormais des actions concrètes pour assainir la gestion des ressources publiques et améliorer les conditions de vie de la population.
GNM