RDC : Une bataille déclenchée entre le ministre de la Justice et les syndicats des magistrats

*En RDC, en plus de condamner les propos du ministre de la Justice et garde des Sceaux qualifiant certains magistrats de maffieux, l’intersyndicale des magistrats s’oppose aux propositions de lois déposées par ce dernier à l’Assemblée nationale, sur quelques réformes à mener au sein de l’appareil judiciaire congolais.*

D’abord, l’intersyndicale des magistrats considère que les initiatives du patron de la justice n’ont pas respecté la procédure normale. Elle fait constater que Constant Mutamba devait d’abord commencer par soumettre des projets de lois à l’appréciation du gouvernement, afin d’en faire des propositions de lois à déposer au Parlement.

Des observations faites par les syndicats des magistrats, dans un communiqué de presse exploité par notre Rédaction ce jour.

Ensuite, l’intersyndicale des magistrats déclare que les mêmes questions soulevées par le ministre de la Justice dans ses propositions de lois ont déjà fait l’objet des États généraux de la justice par le passé et que les résolutions de ces travaux sont restées « _lettre morte_ » aujourd’hui.

Les magistrats accusent le ministre de la Justice d’être en « _difficulté_ » de « _faire un sursaut qualitatif de son statut d’avocat à celui d’homme d’État_ ».

Un peu comme une personne dont le cœur est transpercé d’une flèche, après cette réaction musclée de l’intersyndicale des magistrats, le ministre de la Justice parle de la provocation.

En durcissant le ton, Constant Mutamba promet qu’il ne va pas se rétracter.

« _Que des gens s’élèvent (…). Je sais qui est derrière. Ce n’est pas ma tête qu’ils cherchent, ils cherchent la tête du chef de l’État. Qu’ils sachent que je ne vais pas reculer d’un seul pas_», déclare le ministre de la Justice, dans une vidéo devenue virale.

« _La bataille est lancée, la provocation est lancée, et nous allons nous battre. Je pense que j’exécute les instructions du chef de l’État, et les choses doivent être claires. Nous allons nous battre contre les réseaux maffieux jusqu’au bout. Si le chef de l’État dit que la justice est malade, qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Qu’ils viennent, nous allons leur piquer la seringue_ », conclue Constant Mutamba.

Nommé ministre de la Justice après les élections de décembre 2023, Constant Mutamba se considère comme celui qui vient aider le président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa vision de construire un « _Un État de droit_ ».

Fabrice Lukamba