En détention à la prison militaire de Ndolo, l’état de santé du député national Édouard Mwangachuchu est plus en plus préoccupante. Le député national, élu du Nord-Kivu, serait entre la vie et la mort. Et l’un de ses avocats, Me Thomas Gamakolo Mputu, craint le pire si leur client n’est pas évacué d’urgence dans un hôpital de la capitale, pour y recevoir des soins appropriés contre les problèmes cardiaques, lui qui n’a qu n’a pas voir son médecin traitant, depuis 6 mois.
Et Me Thomas Gamakolo en appelle à l’intervention du Chef de l’État, pour sauver la vie à ce représentant du peuple, au regard des tergiversations des autorités pénitentiaires et judiciaires à autoriser son évacuation sanitaire, afin d’avoir accès à des soins appropriés, en attendant le verdict de son procès devant la justice militaire, dont le prononcé est prévu le 22 septembre prochain.
“Aujourd’hui, notre client fait des palpitations au niveau de l’hôpital. Il a les jambes gonflées, les yeux cernés, même une orteille qui commence à devenir bleue. Ce qui suppose que la circulation sanguine n’est plus normale.
Alors, nous sommes en train de lancer ce cri de détresse, cet appel pathétique auprès de notre Chef de l’État, Garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, Magistrat suprême, de se pencher sur son cas.
Parce que la vie humaine n’a pas de prix. Il n’est pas condamné à mort, il est en train d’être jugé et il jouit de la présomption d’innocence. Même s’il était condamné, il a droit à la vie, il a droit à la santé.
Nous prions que le Chef de l’État s’y penche, parce qu’aucune autorité pénitentiaire, aucune autorité judiciaire qui le juge, ne l’autorise à aller voir son médecin.
En effet, depuis qu’il a été arrêté, ça fait plus de 6 mois qu’il n’a pas été en contact avec son cardiologue. Et pourtant, des gens qui ont été arrêtés dans les mêmes conditions que lui et qui sont accusés des mêmes crimes que lui, certains sont en Europe en train d’être soignés, d’autres sont en train de suivre des soins appropriés dans des centres de santé, sur place ici à Kinshasa.
Nous voulons tout simplement que notre client, Édouard Mwangachuchu, ne soit pas traité différemment et soit pas maltraité, qu’il puisse également jouir des mêmes droits et d’accéder à son médecin”
Contrairement aux méchantes qui estiment que le député Édouard Mwangachuchu joue au faux malade, pour recouvrir la liberté ou avoir la possibilité de s’évader, Me Thomas Gamakolo Mputu s’inscrit en faux contre un telle allégation et a martelé que les médecins du centre de santé de la prison militaire de Ndolo ont également fait le constat sur les sérieux ennuis de santé de ce prisonnier emblématique.
“Je peux vous le certifier, les docteurs ont déjà fait fait leur rapport, notamment le Médecin-directeur de la prison de Ndolo a déjà fait un rapport ; le Directeur de la prison a également fait un rapport, indiquant qu’ils n’ont pas de plateau technique susceptible de leur permettre de suivre sa pathologie.
Et c’est une situation qui nous nous inquiète. Apparemment, dans le cas de notre client, ils n’ont aucun pouvoir. Semble-t-il qu’il y a comme un plafond de verre qui les empêchent d’ordonner son évacuation sanitaire vers une formation sanitaire et hospitalière la plus proche où il peut recevoir les soins appropriés.
Voilà, ce constat-là est même fait par la cour où nous avions déposé son dossier médical et la cour dit que ce n’est pas de sa compétence, l’auditorat dit que ce n’est pas de sa compétence et que c’est de la compétence des médecins, qui ont déjà fait leur rapport.
Grosso modo, personne ne s’engage pour que notre client puisse aller dans une formation hospitalière de la place, on ne sait pourquoi !”, a déploré Me Thomas Gamakolo Mputu, membre du Collectif de la défense de Édouard Mwangachuchu.
Et comme la justice n’a pas vocation à détruire le citoyen justiciable mais à le réformer, en vue de sa réinsertion dans la société, les analystes espèrent que les autorités compétentes vont écouter le cris de détresse lancé par Edouard Mwangachuchu, via son avocat, afin que son droit à la vie et à la santé soit reconnu, comme cela a été le cas avec d’autres prisonniers qui ont eu droit à des soins médicaux appropriés, en dehors de la prison. Cela afin d’éviter la politique discriminatoire de deux poids deux mesures.
JR MOKOLO