Conditions inhumaines à la prison centrale de Makala : Constant Mutamba tire la sonnette d’alarme

Lors d’une visite d’inspection ce mercredi, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a exprimé son indignation face aux conditions déplorables qui prévalent à la prison centrale de Makala. Accueillant plus de 15 000 détenus, soit dix fois sa capacité prévue, cette prison de la capitale est devenue le théâtre d’une véritable crise humanitaire.

Une surpopulation alarmante

La prison centrale de Makala, conçue pour héberger 1 500 détenus, est aujourd’hui surpeuplée à un niveau catastrophique. Cette situation crée des conditions de vie insoutenables pour les détenus, exacerbées par un manque flagrant de ressources et d’infrastructures appropriées. «C’est un véritable scandale humain,» a déclaré le ministre Mutamba lors de sa tournée des différents pavillons de l’établissement pénitentiaire.

Conditions de vie précaires et absence de rémunération pour les agents pénitentiaires

Les conditions de vie des détenus ne sont pas le seul problème. Les agents pénitentiaires eux-mêmes sont victimes d’un système en déliquescence. Beaucoup d’entre eux n’ont ni salaire de base ni prime de risque, une situation qui fragilise encore plus le fonctionnement déjà chaotique de la prison.

Le calvaire des femmes détenues

Les femmes détenues à Makala subissent des conditions particulièrement inhumaines. Selon les témoignages recueillis par le ministre Mutamba, la majorité d’entre elles ont été incarcérées pour des délits mineurs, souvent en raison de corruption ou de trafic d’influence. Certaines femmes sont emprisonnées à cause de complots familiaux ou de jalousie. La nuit, certaines d’entre elles sont contraintes de dormir dans les toilettes faute d’espace.

Témoignages poignants

«L’humanité nous impose d’agir face à de telles injustices,» a souligné le ministre Mutamba après avoir entendu les récits bouleversants des détenues. Les femmes incarcérées décrivent une vie de souffrance et de privations, marquée par l’insalubrité et le manque d’accès aux soins médicaux de base.

Un appel à la réforme

Le ministre Mutamba a promis de prendre des mesures pour améliorer les conditions de détention à Makala. Cependant, il a souligné que des réformes profondes du système pénitentiaire sont nécessaires pour résoudre ces problèmes de manière durable. «Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette situation. Il est de notre devoir de restaurer la dignité et les droits humains de ces personnes.»

La visite du ministre de la Justice à la prison centrale de Makala met en lumière les graves violations des droits de l’homme au sein du système pénitentiaire de la RDC. La surpopulation, le manque de ressources et la corruption systémique exigent des actions urgentes et concrètes pour réformer ce système défaillant. En attendant, les détenus, en particulier les femmes, continuent de souffrir dans des conditions inacceptables, espérant que leur calvaire ne soit bientôt plus qu’un sombre souvenir.

GNM