Quand on scrute d’une manière évasive le cheminement de la médiatisation de l’actuel président de Félix Tshisekedi au Tchad, on a l’impression que les choses avancent. En effet, M. Didier Mazenga, son ministre de l’intégration régionale, donne l’impression de faire un bon travail diplomatique dans ce processus. Alors qu’il est de notoriété publique que le dossier Tchadien est bel et bien l’apanage de la diplomatie Française, même s’il a connu certaines évolutions qui semblaient échapper à l’emprise de la métropole. D’où, le diplomate congolais suit plus les orientations de la France.
Après l’assassinat du président Idriss Deby Ipno, la diplomatie Française a pu, semble t-il, imposer à Félix Tshisekedi, à l’époque Président en exercice de l’union Africaine, puis de la CEEAC, son agenda, celui d’installer et de soutenir le fils Deby, face à la menace des rebelles du FACT, dirigés par le général Mahamat Nouri, venant de la Libye, et soutenus probablement par le général dissident Libyen Khalifa Haftar, réputé proche de Poutine.
D’aucuns se souviennent que Mahamat Nouri avait en son temps revendiqué l’assassinat d’Idriss Deby, père du nouveau dictateur Tchadien. L’opposant Yaya Dillo, qui faisait ombrage au pouvoir a été, lui aussi, trucidé, avant l’élection présidentielle par les hommes de Kaka Deby, sans aucune réaction de la méditation congolaise, que mène Félix Tshisekedi, à travers le nommé Mazenga.
Le premier ministre de la transition Tchadienne, M. Succès Masra, s’était alors rapproché de Félix Tshisekedi, au nom de la fameuse médiation. Il avait ainsi été reçu à Kinshasa, avant de regagner N’djamena, pour être nommé premier ministre, à l’issue d’âpres négociations.
Après l’élection présidentielle, Deby Fils a été frauduleusement déclaré élu, et malgré les contestations de ce scrutin par Succès Masra, la médiation Tshisekedi est restée bouche bée.
Actuellement, à travers son chargé des missions, abusivement appelé ministre de l’intégration régionale, monsieur Didier Mazenga, Félix Tshisekedi prépare les élections législatives, censées se tenir à la fin de cette année, avec certainement l’idée de placer d’autres faire-valoir au sommet du pouvoir tchadien.
Au finish, “Il n’y a donc pas eu médiation de Félix Tshisekedi au Tchad, ce dernier ayant plutôt exécuté l’agenda de l’Occident, qui tient à la pérennisation de la dynastie Deby au pouvoir au Tchad, depuis le père, assassiné après 30 ans de pouvoir, et son rejeton, qui se maintient à la tête de la république tchadienne à force de subterfuges.
Par ailleurs, il n’est donc pas exclu que l’opposant Succès Masra puisse de nouveau jouer un rôle prépondérant, vu sa proximité avec Tshisekedi, à l’issue de prochaines législatives.
Aux yeux de la France, voire de l’Occident, le Tchad est un pays important en Afrique, eu égard à ses importantes ressources naturelles, et aussi de part sa position stratégique, puisque faisant frontière avec la Libye, la République Centrafricaine, le Soudan, le Nigéria, le Niger et le Cameroun.
Le Tchad a eu une histoire tumultueuse avec la RDC. À l’époque de la dictature de Mobutu, la République du Zaïre avait envoyé des troupes pour défendre le régime du feu Président Hissene Habré, face à la progression de la rébellion soutenue par la Libye, sans oublier les relations qu’avait le premier président du Tchad, M. François Tombalbaye, alias “Mwana Mboka, avec le président Mobutu.
S’inspirant de la politique de l’authenticité prônée par son homologue “zaïrois” au début des années 70, le premier président Tchadien avait enlevé son prénom de François, pour le remplacer par celui de “Ngarta”.
Comme l’a fait Kaka Deby, en baptisant du nom de Félix Tshisekedi une rue de Ndjamena, le dictateur Mobutu avait également autrefois donné le nom de Tombalbaye à une avenue de la commune de la Gombe, rebaptisée aujourd’hui Tabu Ley.
J’espère qu’à l’instar de leurs frères congolais, les patriotes Tchadiens se débarrasseront un jour cette avenue de N’djamena du nom de Tshisekedi, pour lui en donner un autre, puisé dans leur riche patrimoine culturel, pour honorer un de leurs compatriotes, plus méritoire.
En outre, le Tchad avait en 1998 envoyé ses troupes au Zaïre pour contrer l’agression Rwandaise et Ougandaise dans la province de l’Equateur.
Finalement, il n’y a aucun mérite à attribuer à Félix Tshisekedi comme médiateur dans le dossier tchadien, puisque ce dernier n’a fait qu’exécuter l’agenda diplomatique de l’occident.
L’opposant Albert Mukulubundu