Lualaba : Face à la décrépitude de la province et l’incompétence de Masuka, le député Tshimboj appelle Félix Tshisekedi à vite réagir

“La province du Lualaba est en train de pourrir. La population croupit dans une misère jamais vécue au Lualaba. La réalité du Lualaba contraste avec les cosmétiques, les images embellies qui sont diffusées dans les médias. Mais en réalité, la gestion de la province est chaotique, mêlée d’amateurisme, de mauvaise foi, sadisme, goût de l’enrichissement facile. La population éprouve de la haine contre les députés. Mais je dis aux collègues députés, le gouvernement Masuka est une créature qui s’est rebellée contre son créateur”.

C’est le tableau peint par Donat Tshimboj, l’élu de Sandoa qui s’interroge en ce sens : pourquoi le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a abandonné le Lualaba? S’il aime cette province , il doit vite agir avant qu’il ne soit trop tard.

Dans une interview exclusive accordée à Netic-News.net, le député provincial Donat Tshimboj Kaleng, élu de Sandoa, ancien journaliste de Radio Okapi et professeur d’universités revenu de ses vacances parlementaires, le député dresse un tableau sombre de sa circonscription électorale.
” Sandoa va très mal. J’ai parcouru plus 450 km a moto par manque de route. Connaissant la nature de la route, je ne voulais pas passer la nuit en brousse, à la merci des moustiques et que sais-je encore. Je voulais aussi voir de mes propres yeux l’état d la route. Mais avant ça, l’autorité provinciale(Mme Fifi Masuka) était venue à l’Assemblée et m’avait cité nommement pour me vanter la qualité de la route. Moi je n’y croyais parce que j’avais des sources qui me renseignaient sur son état de délabrement. Et c’est comme cela j’avais décidé d’effectuer le trajet à moto”, a-t-il dit en substance.

Absence de routes

Au cours de ce long voyage, le député a eu l’occasion d’inspecter la voie centimètre après centimètre. Ce trajet, il l’a parcouru de 6 h à 21heures.
Pour l’élu de Sandoa, les allégations de la Gouverneure sont “un sadisme doublé d’un mensonge” et ” c’est une façon de se moquer des gens qui l’ont portée au pouvoir et de l’autorité qui la gère ainsi que de la population au nom de laquelle elle parle à longueur de journée “
De plus, le député Donat Tshimboj regrette que pour ce voyage vers l’arrière pays, il a dû emmener avec lui de la nourriture pour la population qui broie du noir parce que terrassée par une famine indicible.

Durant tout son séjour, l’élu de Sandoa dit n’avoir pas vu un seul véhicule en provenance de Kolwezi pour Sandoa.
Il n’y a pas de leadership

Le député est d’avis que toutes ces informations distillées dans les médias à Kinshasa, notamment est un travail des journalistes achetés.

” Tout ce qu’on vous raconte à Kinshasa par des gens qu’on croyait sérieux, hélas, ils vendent du vent. Car, rien ne marche au Lualaba, à part le mensonge d’Etat.

Mensonges d’État

Il a aussi évoqué l’interpellation des certains ministre. Mais au cours de cette initiative de contrôle parlementaire, il lui avait été clairement dit que se rendre à Sandoa, qu’il pouvait mettre une chemise blanche et arriver propre.
“Tu n’aura pas a retrousser ton pantalon et porter ta valise sur la tête. Et c’est dans un discours officiel à l’Assemblée Provinciale qu’elle dit ça ( Masuka)”, a-t-il ajouté.
Il a regretté que toutes les actions et initiatives de contrôle sont étouffées par la majorité qui s’est rangée dans le camp du mensonge, au nom de la dictature de la majorité. Elle ferme les yeux sur toutes les fautes de gestion de l’autorité parce qu’ils sont tous du camp de mensonge.
Lors de la récente plénière, l’élu de Sandoa dit avoir interpellé la plénière sur la problématique de l’enrôlement.
A la fin du processus, on enregistre encore des foules qui n’ont pas pu se procurer la carte d’électeur. Son action visait à solliciter de l’Assemblée de saisir la CENI sur ce cas.
Malheureusement, la question a été banalisée sous prétexte que la situation est générale. En outre, Il a dénoncé des cas de monnayage des opérations d’identification et enrôlement des électeurs.
La situation a failli déboucher sur des incidents regrettables.

Interpellation du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi

En définitive, par rapport à la situation qui prévaut au Lualaba, le député Tshimboj interpelle le chef de l’État, car il a la nette impression que le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi n’aime pas le Lualaba parce que c’est le citoyen le mieux informé de la République et dispose de plusieurs sources pour avoir l’information, mais il ne fait rien et laisse en train de sombrer, de couler.
” Je ne sais pas ce que le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi veut du Lualaba qui vit une situation explosive jamais vécue dans la province. Ce qui contraste avec les éloges faits aux dirigeants du Lualaba. La misère est telle qu’elle n’a pas d’égale depuis que le Lualaba existe. Je suis né ici et grandi ici, on n’a jamais vécu pareille misère. Il y a même une mendicité institutionnalisée au Lualaba, entité qui souffre d’un problème d’homme”, a-t-il argumenté.

Appel au retour a l’ordre constitutionnel

Avant d’ajouter ceci: ” Quand le Lualaba avait un leadership compétent, avec Richard Muyej, patrimoine national, le Lualaba a amorcé son décollage. Le Lualaba est qualifié de province pilote après découpage.Elle a été fréquentée par tout le monde qui venait voir pour se ressourcer, mais depuis cet homme providentiel est parti, c’est le contraire qu’on vit au Lualaba, c’est l’enfer. Muyej allait tenir le conseil des ministres a Kasaji, quatre heures après il en revenait.

La province est prise en otage par une oligarchie ayant institutionnalisé le mensonge comme mode de gestion.

“Le Lualaba ne connait pas de leadership”, a-t-il dit par ailleurs.

Affairisme au sommet

L’autre problème qui gangrène le développement du Lualaba, c’est l’affairisme au sommet, l’affairisme des animateurs des institutions étatiques au niveau de la province.
Deux grandes coopératives font la loi au Lualaba: la COMIBAKAT et la COMAKAT.

Donat Tshimboj dit avoir diligenté une enquête sur ce dossier dont les conclusions sont restées lettre morte.
“On a trouvé des choses indescriptibles. Des coopératives non répertoriées, sans documents.Quand on pose la question, on vous renvoie à Kolwezi( gouvernorat). Ce sont des coopératives gérées par des Chinois. Vous leur demandez où sont vos documents, ils vous citent certains noms. En tant que députés on revient sur Kolwezi interroger les personnes citées, personne ne répond. Le ministre des Mines qui est cité parmi les fossoyeurs de l’économie a fait partie de la commission d’enquête. A côté de lui, il y a des Chinois, Libanais et la gouverneure elle-même. Le dossier a été classé sans suite, jusqu’à ce jour. Aucun changement.est observé”, a-t-il dénoncé.

De son point de vue, on a créé plusieurs services de contrôle qui, en réalité, sont mis en place pour flouer et endormir les bonnes consciences pendant que les vautours orchestrent le pillage a ciel ouvert des richesses de la province.

D’où sa question ultime: pourquoi le chef de l’État a décidé d’abandonner le Lualaba ?
Face à la situation qui se trame au Lualaba révolte tout le monde. Raison pour laquelle les populations sont descendues samedi dernier dans la rue. Mais la manifestation a été étouffée et les gens ont exigé le retour à l’ordre constitutionnel parce que la gouverneure Masuka est dans l’illégalité. Depuis le départ du titulaire, Masuka était censée expédier les affaires courantes. Dans la réalité, elle est gouverneure full.

Le Lualaba, c’est aussi ce problème dimpaiement des fonctionnaires et agents de l’État.

Depuis Kolwezi, Gautier Sey, article de Netic-news.net