Journaliste
Adolphe MUZITO bonjour ! Depuis la présidentielle de 2018 vous étiez ensemble Martin FAYULU et vous au sein de la coalition d’opposition LAMUKA. aujourd’hui c’est la rupture. qu’est-ce qui vous sépare fondamentalement ?
Adolphe MUZITO
Ce qui nous sépare fondamentalement ce que lui pense que LAMUKA c’est pour lui alors que moi je pense que LAMUKA n’est pas pour moi, n’est pas pour lui , LAMUKA c’est pour nos deux partis . c’est pour la population. C’est une plate-forme de résistance , non pas une plate-forme électorale. En tant que plate-forme de résistance , LAMUKA est à la disposition de la population pour se mobiliser, exiger des bonnes élections, exiger le respect du délai constitutionnel de manière à ce que ce qui s’est passé en 2018 ne se répète pas en 2023. Donc, un espace de résistance ne doit pas appartenir à une personne.
Journaliste
Est-ce-qu´au fond ce divorce entre Martin FAYULU et vous n’est pas naturel ? Puisque vous êtes tous les deux candidats à la présidentielle de décembre prochain. Il est bien normal que chacun vole de ses propres ailes
Adolphe MUZITO
oui c’est tout à fait normal mais alors à partir de ce moment là monsieur Martin FAYULU pouvait prendre l’initiative de quitter LAMUKA ou d’organiser la séparation à l´amiable . Mais Malheureusement il a utilisé le mensonge pour m´exclure unilatéralement et frauduleusement et passer le flambeau de LAMUKA à quelqu’un d’autre alors que c’était le tour mon parti.
Journaliste
Le camp de Martin FAYULU vous soupçonne de ne pas être un véritable opposant et de préparer un rapprochement avec le camp du président tshisekedi.
Adolphe MUZITO
ça c’est du fetichisme , ils ne peuvent pas sur leurs propres inventions, sur base d’un tel mensonge m´exclure de LAMUKA. Ce n’est pas vrai. Puisque nous aussi , nous pensons qu’il fleurte avec monsieur KABILA et d’ailleurs pour moi ce n’est que de la supposition alors que pour lui il a fait une alliance avec monsieur KABILA, avec un proche de monsieur KABILA, Monsieur MATATA avec qu’ils ont organisé la marche il y a deux ou trois semaines.
Journaliste
pourriez-vous éventuellement renoncer à votre candidature et vous…
Adolphe MUZITO
je ne renoncerai jamais à ma candidature. Mon parti et moi , nous irons aux élections à tous les niveaux.
Journaliste
pas de raliment au candidat tshisekedi ?
Adolphe MUZITO
pas de raliment au candidat tshisekedi.
Journaliste
Moïse KATUMBI, Martin FAYULU, Matata MPONIO, vous même, les candidatures se multiplient dans l’opposition. Est-ce-que vous n’êtes pas entrain de vous fragiliser face à l’union sacrée, le camp du président sortant Félix TSHISEKEDI ?
Adolphe MUZITO
la fragilisation ne viendrait pas à ce que les candidatures soient éclatées au niveau de l’opposition. Elle vient du fait que l’opposition jusqu´ici n’a pas un programme. Il n’y a pas de projet politique sur la table . Moi, je m’apprête à présenter mon offre politique et je m’attend à ce qu’il y ait un débat. Et sur fond de débat qu’on peut faire des alliances porteuses des projets , de vision et des solutions. Il faut une politique des grands travaux, il faut doubler ou tripler dans 10 ans la production nationale pour sortir les congolais du seuil de pauvreté. Pour se faire , il faut des grands travaux, il faut une planification.
Journaliste
Dans une élection à un seul tour comme aujourd’hui au congo, plus il y a des candidats de l’opposition , plus cela fait le jeu du pouvoir. C’est mathématique.
Adolphe MUZITO
Le pouvoir est très faible. Regardez un peu la coalition et la charte des forces de l’union sacrée. Qu’est-ce qu’ils représentent ces 3, 4 ou 5 leaders politiques ? Ils représentent plus ou moins 25 % de l´électorat. Si monsieur TSHISEKEDI pense qu´avec cette coalition il peut gagner , je crois qu’il doit réfléchir deux fois. Peut-être lui aussi va recourir comme monsieur KABILA à la fraude, mais quand vous recourez à fraude, le bien mal acquis ne vous profite pas parce qu’ils finiront par vous lâcher comme ils ont lâché KABILA.
Journaliste
Vous dites que le pouvoir est faible mais l’union sacrée vient tout de même recevoir le renfort de deux poids lourds de la politique congolaise. Jean Pierre Bemba et vital KAMERHE.
Adolphe MUZITO
Mais la question est de savoir quel programme ils vont présenter au peuple et assis sur quel bilan ? Moi, je dis que ces poids lourds, bain je ne sais même pas si vous parlez de poids lourds physiquement ou politiquement. Je m’attend à ce qu’ils présentent d’abord le bilan. Ils sont là mais il y a la surchauffe. Le dollars est entrain de monter , le pouvoir d’achat de la population est en baisse avec l’érosion du franc congolais dans le pays.
Journaliste
Mais tout de même Jean pierre BEMBA et vital KAMERHE ont des militants, ils ont des partisans. Et tous ceux-là vont voter TSHISEKEDI le 20 Décembre prochain.
Adolphe MUZITO
Des militants à qu’ils doivent présenter le bilan. TSHISEKEDI a promis de réduire la pauvreté, je voudrai bien qu’aujourd’hui il présente son bilan , le nombre d’emplois qu’il a créé. Moi, je considère lui comme KABILA d’ailleurs, ils ont créé des nouveaux pauvres .
Journaliste
À l’occasion de la fête de pâques le cardinal archevêque monseigneur F. AMBONGO à mis en garde les congolais contre le projet de loi tshiani sur la congolité qui vise à écarter de la présidentielle tout candidat qui ne serait pas de mère et de père congolais. Tout le monde pense évidemment à moïse KATUMBI. Qu’est-ce que vous en pensez de ce projet de loi ?
Adolphe MUZITO
Je considère que monsieur KATUMBI a soutenu ces institutions, il reconnaît ce parlement illégitime et il y siège à travers son parti. Eh ben, qu’ils aillent jusqu’au bout de la logique. C’est-à-dire que loi passe si la majorité est pour la loi , qu’elle ne passe pas si la majorité est contre la loi.
Journaliste
Et vous même ? Quelle est votre position personnelle sur ce projet de loi ?
Adolphe MUZITO
Je suis contre ce projet de loi. Je voterai contre si j’étais dans ce parlement illégitime mais parce que je trouve que le moment n’est pas opportun. Mais je demande à monsieur KATUMBI et aux autres qui sont contre cette loi de jouer dans le parlement par respect aux institutions qu’ils ont accepté pour que le parlement tranche.
Journaliste
Adolphe MUZITO merci.
