Pour mieux défendre la RDC, Jacques Djoli insiste sur une rearticulation de son système de sécurité et une montée en puissance qualitative des FARDC

Parmi les sujets brûlants d’actualité en République Démocratique du Congo, il y a la problématique du retrait des forces de la Monusco. Pour le Gouvernement congolais et une bonne partie de l’opinion congolaise, les casques bleus de l’ONU jouent de la figuration et doivent plier bagages et quitter définitivement le territoire congolais
Et ce point de vues est également partagé par l’Honorable Jacques Djoli Eseng’Ekeli, Premier Vice-président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale. Pour lui, la RDC ne peut pas compter sur la force onusienne pour mettre fin au règne aux groupes armés et restaurer la paix et la sécurité dans sa partie orientale.

“La Monusco était une mission d’observation. Elle est devenue par la suite une mission de stabilisation. Il ne faut pas qu’elle reste ici comme la mission des Nations qui est à Chypre depuis plus de 40 ans. Ça c’est de un.
Deuxièmement, sur le plan des opérations, la Monusco ne nous aidera jamais, dans son concept opérationnel, à résoudre la crise qui sévit à l’Est. Elle n’a pas une mission offensive et ne s’engage pas au combat”, a-t-il indiqué, tout en rappelant que, même en 2013, pour défaire le M23, la Brigade d’intervention de la Monusco n’avait joué qu’un rôle de force d’appui à l’unité de l’armée nationale, commandée par le feu Colonel Mamadou Ndala.

“Bien sûr que la brigade d’intervention de la Monusco avait appuyé l’armée nationale mais, ce sont les éléments de notre brigade de réaction rapide, les éléments de Mamadou Ndala, de notre armée, qui ont combattu les M23. La Monusco n’etait pas là pour combattre. C’est une force neutre. Et cette brigade, depuis qu’elle est là, elle ne nous a jamais aidé à terminer cette guerre.
En plus, les troupes de la Monusco ne constituent nullement une force de dissuasion, parce que, ni les groupes armés, ni les supplétifs ou les éléments de l’armée rwandaise, ni les ADF n’ont jamais eu peur de la Monusco”, a rappelé l’expert des questions de défense et de sécurité, Jacques Djoli, qui considère la Monusco comme étant un simple placebo.

Pour le numéro deux de la Commission Défense et Sécurité de la chambre basse du Parlement, pour mieux protéger et défendre efficacement l’ensemble de son territoire national et assurer la sécurisation de sa population, la République Démocratique du Congo doit procéder à une rearticulation de son système de sécurité ainsi qu’à une montée en puissance qualitative et au reformatage structurel de ses forces armées.

“Nous payons chaque mois plus de 150 milles hommes et chaque fois, nous achetons les équipements. Et cette armée-là, la seule que nous avons, doit assumer ses responsabilités. Elle ne peut se cacher ni derrière la Monusco, ni derrière les éléments de East African Community (EAC) ni devant l’UPDF. On ne négocie pas sa souveraineté ! Et un État est une puissance. Il n’y a de puissance sans armée; la réalité et la stabilité d’un Etat repose essentiellement sur la qualité de sa force publique”, a martelé le Professeur de droit constitutionnel, Jacques Djoli Eseng’Ekeli.

JR MOKOLO