Procès Mwangachuchu : Réaction musclée de Me Thomas Gamakolo sur la requalification des accusations du ministère public contre son client

Une nouvelle audience s’est déroulée le mardi, 22 août 2023, à la prison militaire de Ndolo de Kinshasa, dans l’affaire qui oppose l’Auditeur général contre le député national Édouard Mwangachuchu devant la Haute Cour militaire.
Cette audience a été marquée par un important rebondissement dans ce dossier qui défraie la chronique depuis un temps. En effet, le ministère public est revenu sur son acte d’accusation en requalifiant l’infraction d’espionnage en trahison, pour la simple raison que “la première infraction ne peut être retenue à ce stade du procès contre l’élu de Masisi, étant donné que le test Covid effectué par ce dernier au Rwanda, et sur lequel se basait le ministère public pour fonder son accusation d’espionnage à l’encontre de l’honorable Édouard Mwangachuchu, ne peut être considéré comme pièce à conviction prouvant la nationalité rwandaise attribuée au prévenu.
C’est ce qu’a dit à la presse, à l’issue de l’audience, Me Thomas Gamakolo Mputu, avocat de la défense.

“Nous croyons que le ministère public est aux abois. C’est comme quelqu’un qui se retrouve dans une salle sans issue. C’est-à-dire que le ministère public, en allant préparer ce réquisitoire, se rend compte qu’il n’aurait même jamais dû qualifier le comportement de notre client d’espionnage, tout simplement parce que, lui-même déjà ne voit pas soutenir l’espionnage.
Et donc, c’est de bonne guerre qu’il vienne dire que désormais ce n’est plus l’espionnage, c’est la trahison. Encore que même là, nous nous demandons comment il va s’en sortir. Mais déjà au moins, c’est quelque chose que nous mettons à son actif et à son honneur. Nous disons qu’un bon général, il doit savoir, avant d’aller au front, quelles sont les armes dont il dispose. S’il voit que la bataille ne peut pas être gagnée, il doit préserver les troupes”, a-t-il martelé.

Et ce membre du Collectif de la défense de l’élu du peuple, Édouard Mwangachuchu, ne voit pas comment le ministère public peut associer l’infraction de trahison, après avoir abandonné l’infraction d’espionnage.

Avec la trahison, il pouvait quand même parler, alors qu’avec l’espionnage, le débat serait clos. Parce que le premier élément constitutif de l’infraction d’espionnage, c’est la nationalité. Il ne peut pas quand même remettre en question la nationalité de notre client, qui est député national depuis 2006 et qui a plus ou moins 11 passeports congolais, et pas même un seul passeport rwandais.
C’est ça la difficulté pour le ministère public ! C’est-à-dire qu’il devait avoir quelque chose qui montre qu’il est rwandais pour soutenir son espionnage. Il est en de même avec l’infraction de trahison, qui n’existe pas non plus, mais pour ça, il peut quand même avoir la possibilité de parler”, a précisé Me Thomas Gamakolo Mputu.

JR MOKOLO