Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, tire la sonnette d’alarme sur l’aggravation du vide sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué publié aujourd’hui, il souligne la présence inquiétante de 3000 à 4000 soldats rwandais sur le sol congolais, opérant en collaboration avec le groupe armé terroriste M23. Cette situation, selon Mukwege, a contribué à la détérioration dramatique de la sécurité et de la situation humanitaire au Nord Kivu depuis novembre 2021.
Alors que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et le gouvernement congolais poursuivent leur plan de désengagement accéléré, Mukwege exprime de vives inquiétudes. “La RDC est encore loin d’avoir réduit la menace posée par les groupes armés nationaux et étrangers à un niveau gérable par ses forces de sécurité”, déclare-t-il. Les groupes armés comme la CODECO, les ADF et le M23 continuent de semer le chaos, rendant le retrait de la MONUSCO prématuré et dangereux.
Mukwege exhorte le Conseil de Sécurité de l’ONU à maintenir une vigilance accrue sur la situation en RDC et appelle à la suspension immédiate du plan de désengagement pour le Nord-Kivu et l’Ituri. Il plaide pour une reconfiguration du mandat de la MONUSCO et de la Brigade d’Intervention, le temps de mener une réforme profonde du secteur de la sécurité et de la justice en RDC.
Mukwege appelle également la communauté internationale, notamment les membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs et les garants de l’Accord-Cadre pour la paix, à cesser de tolérer les violations des droits humains par le Rwanda. Il demande l’adoption de sanctions strictes contre le régime de Kigali pour forcer le retrait de ses troupes et la fin de son soutien au M23.
“Que la population congolaise quitte son sommeil,” insiste Mukwege, mettant en garde contre les dangers d’un retrait prématuré de la MONUSCO. Il souligne que l’absence d’autorité étatique sur l’ensemble du territoire national pourrait entraîner une escalade du conflit, avec des conséquences humanitaires désastreuses et un risque accru de somalisation de la région.
Denis Mukwege appelle à une mobilisation nationale et internationale pour éviter une catastrophe humanitaire et sécuritaire en RDC, soulignant que le maintien de la paix et de la sécurité internationales est en jeu.
GNM
