Le procès contre le député national Édouard Mwangachuchu s’est poursuivi, ce mardi 06 juin 2023, en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Lors de cette audience, la Haute Cour Militaire a notamment rejeté la demande de liberté provisoire, introduite pour la deuxième fois par le prévenu Mwangachuchu, dont l’état de santé, très précaire, exige qu’il aille suivre des soins médicaux appropriés en dehors de la prison.
En effet, la Haute Cour a motivé son refus d’accorder la liberté provisoire à l’honorable Édouard Mwangachuchu, en invoquant un certain nombre de faits, tels que l’agression rwandaise contre la RDC, les attaques de la rébellion du M23 sur la localité de Rubaya ainsi que la bravoure des groupes armés Nyatura, présentés comme des patriotes.
Et les analystes impartiaux, qui suivent de près ce dossier, trouvent étrange le fait que la cour évoque déjà des arguments de fond pour justifier sa décision, alors que le fond du litige n’a pas encore été abordé ?
Dans ce cas, peut-on dire que la décision d’accorder ou non la liberté provisoire ne préjuge-t-elle pas le fait de savoir si oui ou non Édouard Mwangachuchu est coupable d’intelligence avec l’ennemi rwandais et cerveau du M23 ?
Autrement dit, la Haute Cour Militaire a-t-elle déjà préjugé le fond et a-t-elle déjà jugé le prévenu Mwangachuchu coupable des faits lui reprochés, avant même la fin du procès et avant même le verdict final ? Dans la mesure où, à ce stade du déroulement du procès, le prévenu est encore présumé innocent.
“Refuser d’accorder la liberté provisoire à un prévenu, détenu provisoirement, et qui a des sérieux ennuis de santé, n’est-ce pas là une façon de le condamner à une mort lente ?”, s’alarment certaines organisations de défense des droits de l’homme, qui espèrent que la Cour finira par faire preuve d’humanité, en accédant à la requête de cet élu du peuple.
Par JRM
