Kinshasa : Ados Ndombasi dénonce la carence des policiers dans les sous-commissariats et la surprotection des personnalités politiques

Dans une lettre ouverte adressée au Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, le collectif Alternative 2028 a exprimé ses préoccupations concernant l’insécurité croissante dans les quartiers de Kinshasa et la mauvaise répartition des effectifs policiers.

Le document, daté du 17 juillet 2024 et signé par l’Honorable Ados Ndombasi Banikina, met en lumière la situation alarmante des sous-commissariats de la capitale. Après avoir recueilli les témoignages des habitants des différentes communes, notamment Funa, Lukunga, Mont Amba, et Tshangu, il ressort que plusieurs sous-commissariats sont pratiquement vides, ne comptant que deux ou trois policiers. Cette insuffisance d’effectifs, couplée à l’indifférence des policiers présents face à la criminalité croissante, a transformé certains sous-commissariats en véritables parkings pour motos-taxis, permettant aux délinquants de commettre leurs forfaits en toute impunité.

La lettre dénonce également le paradoxe des ressources allouées à la protection des personnalités politiques, au détriment de la sécurité publique. Alors que les groupes mobiles d’intervention manquent cruellement de moyens, des jeeps de police et des centaines de policiers sont mobilisés pour l’escorte et la protection rapprochée des hauts fonctionnaires de la République, lesquels résident dans les quartiers les plus sécurisés de Kinshasa.

Alternative 2028 interpelle le Vice-Premier Ministre en tant qu’autorité hiérarchique de la police nationale congolaise, lui demandant de redéployer les policiers dans les sous-commissariats et de réduire le nombre de ceux affectés à la protection des personnalités politiques. « La mission première de la Police est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Ce n’est que lorsqu’elle est accomplie qu’on peut se permettre le luxe d’une protection rapprochée des hautes autorités aux frais des contribuables congolais », souligne la lettre.

Cette prise de position reflète le cri d’alarme des Kinois, exaspérés par l’insécurité qui gangrène leur quotidien. En réponse, le collectif espère voir une action concrète du gouvernement pour rétablir un équilibre sécuritaire dans la ville.

La publication de cette lettre ouverte suscite déjà de nombreuses réactions parmi la population et les observateurs politiques. La suite des événements dépendra désormais de la réponse et des mesures que prendra le Vice-Premier Ministre pour remédier à cette situation critique.

GNM