L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo, disait Frantz Fanon. Compte tenu de ses multiples potentialités, la RDC a la vocation d’exporter la paix, et montrer la voie à suivre aux autres, pour sortir du cycle de la pauvreté. Cet élan pourrait avoir des répercussions dans toute l’Afrique, en commençant par ses neufs voisins. Cependant, sortir de la pauvreté passe ipso facto par une gestion saine et transparente des institutions publiques. Ce qui n’est pas le cas dans les pays comme le Rwanda et la RDC, pour ne citer que ces deux-là.
Les résultats des élections législatives et présidentielles tenues au Rwanda le 15 juillet 2024, et ceux des élections du 30 décembre 2023 en RDC, nous donnent une indication exacte de la nature antidémocratique de ces deux régimes, qui ont réellement des caractéristiques communes. Et lesdites caractéristiques montrent à satiété qu’ils sont au service des puissances occidentales, particulièrement les USA.
C’est pour cette raison qu’ils se permettent de procéder en toute impunité aux arrestations arbitraires des opposants, des journalistes, des activistes de droits de l’homme, ainsi que des détournements de fonds publics, en toute tranquillité. Le pillage des ressources minières, le génocide du peuple Congolais par Kagame et autres commissions des faits infractionnels mettent le doute sur la nature même de l’état de droit qu’ils professent à tout bout de champ.
Entre la démocratie prônée par l’Udps et la pratique du régime Félix Tshisekedi, c’est bien le jour et la nuit.
Arrivé au pouvoir à la suite d’un arrangement à l’Africaine en décembre 2018, Félix Tshisekedi a passé l’essentiel de son temps à errer dans les capitales africaines et occidentales, pour se faire coopter dans les clubs des chefs d’état sous la botte des grandes puissances. Pour ce, il met en exergue le fallacieux prétexte de vouloir sortir le pays de l’isolement diplomatique, afin de mettre fin à la guerre, alors que cette guerre se conforte dans la durée.
C’est dans cette logique qu’il avait fait adhérer la RDC dans l’EAC, sans passer par le parlement, comme l’exige la constitution.
Depuis qu’il est à la tête de la RDC, Félix Tshisekedi s’exhibe souriant avec les chefs d’état comme le président américain chancelant Joe Biden, le Roi Philippe de Belgique, le Président Français Emmanuel Macron, et tant d’autres.
C’est fort de ce soutien que Tshisekedi et Kagame se permettent d’organiser dans leurs pays des élections bidons, totalement opaques, sans que les organisations internationales et les états dits démocratiques ne lèvent le petit doigt.
À leurs dernières élections présidentielles respectives, Tshisekedi a obtenu 73,34% et Paul Kagame, lui, s’est accordé 99,15% des suffrages exprimés.
Aux législatives, la coalition de Tshisekedi a obtenu 95, 82 % de sièges et l’opposition 4,18 %, dans une assemblée nationale de 500 Députés, tandis que celle de Paul Kagame a eu 96%, et l’opposition 4% de sièges dans une assemblée nationale de 80 sièges.
Ces scores montrent à quel point ces deux régimes dictatoriaux s’imposent par la fraude électorale et la répression.
Quelle est la signification politique de ce score un peu à la soviétique de Felix Tshisekedi ?
Fort de sa majorité parlementaire obtenue de la manière dont on sait, Félix Tshisekedi caresse déjà le rêve de s’éterniser au pouvoir, en procédant au changement de la constitution, comme l’ont précédemment fait les Kagame, Museveni et autres.
Les vraies batailles politiques s’annoncent rudes; il nous faut une organisation politique qui prépare notre peuple à reprendre son destin en mains, la République Démocratique du Congo devant pleinement jouer son rôle de gâchette du Révolver Afrique.
Nos devanciers avaient vaincu les 80 ans de colonisation Belge, libéré les 3/4 du pays à l’appel de Pierre Mulele, après l’assassinat de Lumumba et l’échec du conclave de Lovanium.
Notre petite expérience doit servir à la jeunesse : c’est vraiment fondamental de ne pas nous laisser bercer dans l’illusion de fonder nos espoirs sur le concours de l’extérieur.
Prenons-nous en charge ! comme le disait M’zee Laurent Désiré Kabila.
Albert Mukulubundu, L’opposant