Les conditions de détention à la prison centrale de Matadi, située dans la province du Kongo-Central en République Démocratique du Congo, ont atteint un niveau critique. Un ancien détenu, récemment libéré, a révélé une situation alarmante où certains prisonniers se voient obligés d’utiliser leurs vêtements pour recevoir leurs repas, faute d’assiettes en nombre suffisant.
Les témoignages de l’ancien détenu sont édifiants. Il décrit une réalité où les repas, souvent servis dans des récipients inadéquats comme des tricots, se transforment en défis quotidiens pour les prisonniers. “Lors de la distribution des repas, certains pensionnaires n’ont que leurs tricots pour recevoir la nourriture. Un récipient non approprié qui laisse suinter toute la soupe avant même qu’ils ne commencent à manger”, explique-t-il.
Des sources proches de la prison, également connue sous le nom de Camp Molayi, confirment ces informations tout en précisant que ce manque d’assiettes n’affecte qu’une minorité de détenus. Néanmoins, ceux qui en souffrent doivent emprunter des assiettes à d’autres prisonniers, exacerbant la tension dans un environnement déjà surpeuplé.
La prison centrale de Matadi, prévue pour accueillir 150 détenus, en héberge actuellement 678. Cette surpopulation écrasante rend les conditions de vie extrêmement précaires, où l’hygiène et la dignité humaine sont souvent mises à mal.
Les autorités pénitentiaires ont déclaré que la destruction des assiettes s’est produite lors de la dernière évasion de la prison. Cependant, aucune mesure concrète n’a encore été prise pour résoudre ce problème critique.
Les ONG de défense des droits de l’homme et la société civile tirent la sonnette d’alarme face à cette situation qui bafoue les droits fondamentaux des détenus. Elles appellent les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de détention et assurer que chaque détenu puisse manger dans des conditions décentes.
Cette situation à la prison centrale de Matadi est un exemple tragique des conditions carcérales en RDC. La communauté internationale, les autorités nationales et locales doivent travailler ensemble pour garantir la dignité et le respect des droits des détenus, afin de prévenir de telles crises à l’avenir. La dignité humaine ne peut être sacrifiée sur l’autel des contraintes matérielles et logistiques.
GNM