Un collectif de magistrats, dénommé “Lanceur d’alerte”, a mercredi saisi le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, pour dénoncer de graves détournements et abus au sein du Conseil d’État. Selon un document rendu public le mercredi 10 juillet 2024, une somme d’un million de dollars américains, allouée en février dernier pour les primes des magistrats, aurait été détournée.
D’après cette lettre, la Première Présidente du Conseil d’État, Marthe Odio Nonde, est accusée d’avoir orchestré ce détournement en complicité avec son frère Jacques Odio, qui lui sert également de conseiller financier, et son Directeur du Cabinet, Remy Abdallah. Les magistrats affirment que ces fonds étaient destinés à récompenser les magistrats pour un travail accompli de manière intense et dans des conditions d’urgence extrême.
« Un budget a été alloué afin de couvrir la prime des magistrats, pour un travail effectué de façon fastidieuse et dans l’urgence extrême. C’est ainsi qu’un décaissement de plus d’un million de dollars américains a été effectué, pour cette institution judiciaire depuis le mois de février 2024. Malheureusement, et au grand préjudice des hauts magistrats du Conseil d’État, cette somme a été détournée par la Première Présidente, agissant en complicité avec son frère Jacques Odio, qui lui sert en même temps de conseiller financier, ainsi que de son Directeur du Cabinet, Remy Abdallah», indique la lettre.
Les accusations ne s’arrêtent pas là. Marthe Odio Nonde est également pointée du doigt pour une gestion opaque des dossiers judiciaires et des finances du Conseil d’État, du clientélisme, du tribalisme, et surtout de la corruption. Les magistrats la reprochent d’avoir transformé les bureaux de l’État en un véritable centre d’affaires au détriment de la justice.
Le collectif souligne que depuis son arrivée à la tête du Conseil d’État, Marthe Odio Nonde a opté pour l’anarchie, la corruption et l’enrichissement illicite, compromettant ainsi la gestion harmonieuse de cette haute juridiction. Les magistrats appellent le Président Tshisekedi, en sa qualité de Magistrat Suprême et Garant du bon fonctionnement des institutions, à agir en urgence pour nommer un nouveau magistrat à la tête du Conseil d’État.
Ils sollicitent que le choix se porte sur un magistrat expérimenté, issu du Conseil d’État, qui a toujours fait preuve de dignité et de compétence. Ces magistrats espèrent ainsi mettre fin à leurs souffrances et celles de la nation, tout en garantissant aux justiciables une justice neutre et impartiale devant cette haute instance.
Le Président Félix-Antoine Tshisekedi est maintenant face à un défi majeur : restaurer l’intégrité et la transparence au sein du Conseil d’État pour assurer une justice équitable pour tous.
GNM