Arrestation de Stanis Bujakera et Salomon SK Della : Au nom de la “séparation des pouvoirs”, Tshisekedi dit regarder les dossiers de loin

En RDC, le pouvoir en place est accusé d’arrêter des journalistes et des opposants, qui se montrent « très critiques » quant à la gestion du pays. Il y a, aujourd’hui, plusieurs bruits atour de l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera et du conseiller spécial de Moïse Katumbi, monsieur Salomon SK Della Idi. Interrogé à ce sujet par la presse internationale, le mardi 19 septembre 2023 en marge de la 78ème Assemblée générale des Nations-Unies à New-York, le président Félix Tshisekedi déclare qu’il regarde ces affaires de loin, car il ne peut pas se mêler de la justice, au nom du principe de la « séparation des pouvoirs ».

Selon lui, son travail en tant que magistrat suprême, est de veiller seulement au respect des droits de ces deux personnes.

« Moi j’ai un principe, c’est-à-dire je ne me mêle pas de ce qui se passe avec la justice. Mais évidemment comme le dit la Constitution, je suis le magistrat suprême, sans juger bien-sûr, je peux m’enquérir de certaines situations. Et donc je dirais dans les deux cas (…), tout ce que je fais et ce à quoi je veille c’est que le droit de ces individus soit garanti et respecté. D’autant plus que pour le journaliste Stanis Bujakera, qui est un jeune homme que j’aime bien; Pour la petite histoire, il a couvert notre campagne, il était de tout le combat avec nous (…), j’ai de la sympathie pour ce jeune homme, je regrette ce qui lui arrive, et je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas permettre à celle-ci de faire toute la lumière. D’autant plus qu’on parle de mort d’homme là », a-t-il déclaré.

Pour le cas de Stanis Bujakera par exemple, celui-ci est inculpé pour « propagation de faux bruits et de fausses informations », après la publication d’un rapport supposé appartenir à l’Agence nationale des Renseignements (ANR) concernant l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende.

Félix Tshisekedi estime que c’est quand-même « très grave », ce qu’a été publié par le journaliste. Voilà pourquoi il souhaite que la justice fasse son travail en toute indépendance.

« Rappelez-vous , Chérubin Okende, ancien ministre, qui a été mon collaborateur pendant longtemps, très apprécié d’ailleurs par moi, est mort dans des circonstances suspectes qui, jusqu’à aujourd’hui, ne sont pas encore élucidées. Et, malgré tout ça, on prend le risque de désorienter l’enquête et l’opinion. Et donc, je crois que ça peut intéresser la justice », a déclaré le chef de l’État.

Fabrice Lukamba