Dans une affaire préoccupante qui met en lumière les problèmes du système judiciaire congolais, Benjamin Mbeyi, 19 ans, est détenu depuis près de cinq mois sans procès. Arrêté le 18 mars 2024, soupçonné d’être un “kuluna”—terme utilisé en République Démocratique du Congo pour désigner les membres de gangs de rue—Mbeyi subit une détention préventive prolongée dans des circonstances contestables.
Selon les rapports de Mike Mukebayi Nkoso, une figure politique d’Ensemble pour la République actuellement lui-même en détention, Mbeyi a passé 12 jours dans la cellule de l’IP-Crime avant d’être transféré à l’auditorat militaire de Matete, connu sous le nom de Mayadi. Malgré ce transfert, Mbeyi, ainsi qu’une cinquantaine d’autres détenus accusés de la même manière, a été transporté à la Prison centrale de Makala sans audition formelle ni enregistrement de déclaration.
La seule comparution de Mbeyi devant la chambre du conseil a eu lieu trois jours seulement après son incarcération à Makala. Depuis lors, son dossier n’a pas avancé, laissant lui-même et sa famille dans un état d’incertitude et d’angoisse. Cette situation a attiré des critiques de la part des défenseurs des droits de l’homme et des observateurs politiques, qui soutiennent qu’elle illustre les problèmes systémiques du processus judiciaire congolais, en particulier en ce qui concerne les détentions préventives et les droits des accusés.
La détention prolongée de Benjamin Mbeyi soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre le maintien de la sécurité publique et la protection des droits individuels. Alors que la RDC fait face à des défis liés à la criminalité et à l’activité des gangs, la situation souligne la nécessité de réformes juridiques garantissant des procès rapides et équitables pour tous les citoyens. Les groupes de défense plaident pour une attention urgente au cas de Mbeyi, en mettant l’accent sur le besoin de transparence, de responsabilité et de respect des normes légales dans le traitement de tous les détenus.
Au fur et à mesure que cette affaire évolue, elle rappelle avec force l’importance de la justice et de l’État de droit pour garantir les droits des individus dans le cadre démocratique de la RDC. L’appel à un procès équitable pour Mbeyi et à la résolution de son cas demeure une préoccupation pressante pour ceux qui militent en faveur des droits de l’homme et de la réforme judiciaire dans le pays.
GNM