Le procès qui oppose l’Auditeur général militaire au député national Édouard Mwangachuchu se poursuit devant la Haute Cour militaire. On lui reproche notamment des faits infractionnels ci-après : tentative de participation à un mouvement insurrectionnel, trahison et détention illégale d’arme de guerre.
Et l’audience du vendredi, 02 juin 2023, tenue à la prison militaire de Ndolo, a tourné autour de la légalité de la détention d’une arme de guerre par l’élu de Masisi. En effet, le tribunal voulait savoir comment le prévenu a pu entrer en possession d’une arme de guerre, alors qu’il avait sollicité, auprès du ministère de l’Intérieur, l’autorisation de port d’une arme d’autodéfense. Et surtout que, selon un des avocats de la République, seule une ordonnance présidentielle peut accorder à un citoyen une autorisation de port d’une arme de guerre.
En réponse à cette préoccupation du tribunal, Édouard Mwangachuchu a indiqué avoir suivi toute la procédure requise au ministère de l’Intérieur pour obtenir une arme d’autodéfense.
Des propos appuyés par un de ses avocats, Me Thomas Gamakolo Mputu, pour qui son client, Édouard Mwangachuchu, n’est pas responsable des erreurs de l’administration du ministère de l’Intérieur, qui lui avait doté de cette arme, pour sa sécurité personnelle.
“En réalité, notre client n’est pas responsable des errements de l’administration. Il a sollicité une arme d’autodéfense. Et c’est bien une arme d’autodéfense qui lui a été donnée. Nous venons ici, on découvre que les techniciens du ministère de l’Intérieur, qui devait lui octroyer une arme d’autodéfense, lui ont plutôt donné une arme de guerre. Alors maintenant, il reste à savoir, lorsque le ministère de l’Intérieur viendra pour répondre de son arme, il va nous dire : pourquoi on leur a demandé une arme d’autodéfense et ils lui ont donné une arme de guerre. Puisque mon client, l’honorable Édouard Mwangachuchu, ne peut pas être comptable des errements de l’administration. Lui, il est ici, on va chez lui, on vandalise, on prend les effets, on amène. Tous les dossiers, qui étaient unis, maintenant, les pièces sont disparates, il y a des pièces qui ne sont pas là. Il est ici en détention, il n’est pas dehors pour organiser sa défense. Maintenant, vous demandez à quelqu’un, qui est en détention depuis trois mois, de produire tel et tel autre document, alors que tout a été emporté et a été mis sens dessus sens dessous.
C’est pourquoi nous avons demandé à ce que le ministère de l’intérieur, qui a enregistré cette arme, amène le registre et tout le dossier complet, s’il echeut, pour qu’on voye quelles sont les pièces qui sont là. Parce que tout ce que l’on demande ici : c’est comme si on vous demandais : voilà, vous avez pris la femme d’autrui, prouvez que vous ne l’avez pas pris. Ça n’a pas de sens: il ne peut pas prouver son innocence !”, a martelé Me Thomas Gamakolo Mputu, membre du Collectif de la défense du député national, Édouard Mwangachuchu.
Il faut noter que c’est au cours de la prochaine audience que le tribunal militaire pourrait donner suite à la requête relative à la mise en liberté provisoire de cet élu du peuple, introduite par ses avocats, pour permettre à Édouard Mwangachuchu, qui a des sérieux ennuis de santé, d’aller suivre des soins médicaux appropriés.
A ce sujet, Me Thomas Gamakolo Mputu se dit optimiste, d’autant plus que d’autres personnalités politiques et autres ont également bénéficié d’une telle autorisation des autorités judiciaires et surtout que le fait de se retrouver derrière les barreaux n’est pas synonyme d’une condamnation à mort.
JR MOKOLO