RDC-La Sonahydroc : Une Société de l’État en Déclin dans le Secteur des Hydrocarbures

La Société Nationale d’Hydrocarbures de la République Démocratique du Congo (Sonahydroc) est une entité étatique opérant dans le domaine des hydrocarbures, englobant à la fois l’amont et l’aval pétrolier. Son implication dans les contrats de partage de production signés par la RDC avec diverses sociétés pétrolières lui assure des dividendes, notamment auprès de Chevron, qui produit 28 000 barils par jour à l’ouest du pays.

Cependant, des interrogations persistent au sein de la population congolaise quant à la véritable nature de cette société en tant qu’entreprise étatique. Dans le domaine de l’exploration-production, la Sonahydroc ne détient aucun bloc pétrolier en propre et a manifesté un manque d’ambition en ne participant pas aux appels d’offres lancés par le ministère des hydrocarbures pour l’attribution de blocs pétroliers et gaziers.

En ce qui concerne la commercialisation des produits pétroliers, la Sonahydroc ne dispose que de quatre stations-service et n’a aucune présence dans l’arrière-pays. Comparativement à ses homologues comme la Sonangol et la SCPC, qui contribuent significativement aux budgets de l’Angola et du Congo Brazzaville, la Sonahydroc semble être une coquille vide, dépourvue de dynamisme et de vision stratégique.

La situation est exacerbée par le fait que la plupart des dirigeants placés à la tête de la Sonahydroc préfèrent se consacrer à des activités immobilières, percevant ainsi des revenus des loyers d’un immeuble vétuste servant de siège à la société. Cette décrépitude symbolique de leur siège social reflète l’état général de la Sonahydroc, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Face à cette situation déplorable, certains Congolais regroupés au sein de l’Association Congolaise des Consommateurs exigent la dissolution de la Sonahydroc, la considérant comme une source de honte nationale. Malgré les dividendes tirés de la vente de barils de pétrole, une ligne de crédit de 85 millions de dollars et quelques stations-service disséminées à travers le pays, la Sonahydroc est jugée inefficace et obsolète dans un marché dominé par des acteurs tels que Total, Engen et Petrocam.

La gestion chaotique et le désordre qui règnent au sein de la Sonahydroc ont même conduit à la démission récente de son directeur général adjoint, témoignant des défis insurmontables auxquels est confrontée cette entreprise. Face à cette impasse, le groupe de Congolais prévoit d’examiner attentivement chaque société étatique transformée en société commerciale, la Sonahydroc étant en première ligne pour une éventuelle dissolution, faute de répondre aux exigences du marché et de la population congolaise.