RDC : Plus de 43 personnes tuées par les FARDC à Goma lors de la manifestation anti-ONU, Kinshasa dans un silence radio

Au moins 43 personnes ont été tuées mercredi à Goma dans le cadre d’une manifestation à l’appel d’une secte contre l’ONU en République démocratique du Congo, réprimée par l’armée avant qu’elle ne débute, dans cette région en proie à des violences.

Le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole du gouverneur militaire, a indiqué que “dans les rangs des adeptes”, 158 personnes avaient été arrêtées.

Dans les vidéos et les photos de l’arrestation, des mineurs, torses nus, sont visibles au milieu de femmes et d’hommes, assis par terre et gardés par des militaires.

Ces massacres de civils se multiplient dans une curieuse indifférence du Gouvernement.

L’exécutif national dirigé par Jean Michel Sama Lukonde n’a jusque-là pipé aucun mot alors que plus de 43 personnes ont déjà été tuées par les Forces armées de la République démocratique du Congo.

Il semble cependant que les abus ont été commis de manière délibérée dans le but de punir des civils qui ne réclament juste que la fin du conflit complexe qui déchire l’Est du Congo.

Curieux que cela apparaît, les Forces de sécurité de la RDC se sont attaquées à des civils, ont tué, blessé et provoqué la psychose à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Alors que la situation s’enlise dans une impasse militaro-politique et que la violence fait rage, qu’en est-il des populations qui aspirent à la paix et la sécurité ? La question se pose à l’aube d’élections prévues pour décembre 2023.

Ce n’est plus un secret pour personne, le Nord-Kivu est le théâtre de la formation, dissolution et réapparition de groupes armés depuis plus de 30 ans, sans qu’aucune opération militaire n’ait réussi à apaiser la situation. La population, victime de cette tragédie, aspire profondément à la paix, alors que des élections se profilent pour la fin de l’année.

L’indifférence est la rouille de l’âme. C’est comme un corps sans mouvement, comme une existence sans vie. Point d’impulsion vers le bien, point d’énergie contre le mal ; c’est une végétation, un engourdissement, une sorte de mort morale. Une âme tombée dans l’indifférence ressemble à une eau stagnante qui se putréfie et s’empoisonne, faute de mouvement et de fluctuation. Ainsi en est-il du sort de la RDC ? Ce passage d’Alfred Auguste Pilavoine, écrit en 1845, est d’actualité pour la RDC.

Le carnage de Goma nous pousse à croire que les autorités congolaises préfèrent observer le silence de tous ou presque les sujets des massacres à répétition dans le Kivu et l’Ituri.

Par GNM