Après plusieurs semaines d’inquiétude sur son sort, Seth Kikuni, figure politique et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, a été présenté au parquet de Kinshasa. Cette présentation intervient après des pressions populaires grandissantes sur le gouvernement, selon les déclarations publiées par l’opposant Claudel Lubaya sur son compte de réseau social.
Accusé sur la base de faits jugés « infondés » par ses soutiens, Seth Kikuni a été auditionné par le parquet avant d’être reconduit à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), tout en restant sous la disposition du parquet général. Ce dernier a toutefois assuré que le détenu pourrait désormais recevoir des visites de sa famille ainsi que de ses avocats, un geste perçu par beaucoup comme une tentative d’apaisement face aux critiques.
Les avocats de Seth Kikuni ont, de leur côté, introduit une demande de liberté provisoire, espérant une décision rapide qui mettrait fin à ce qu’ils considèrent comme une violation flagrante des droits fondamentaux de leur client.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Claudel Lubaya, ancien député national et porte-parole du Cadre de concertation des forces politiques et sociales, a vivement condamné cette situation. Il a qualifié la détention de Seth Kikuni de « violation de ses droits fondamentaux » et a appelé à une vigilance républicaine et à une mobilisation citoyenne pour obtenir la libération complète de l’opposant.
Cet appel à la mobilisation générale fait écho aux nombreuses voix qui s’élèvent pour dénoncer les arrestations arbitraires et l’utilisation des institutions de l’État à des fins politiques. Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales, structure regroupant diverses formations politiques et organisations de la société civile, s’inquiète de la répression de plus en plus marquée contre les opposants au régime de Kinshasa.
L’affaire Seth Kikuni, selon plusieurs observateurs, symbolise une tension croissante dans le paysage politique congolais à l’approche des élections de 2024. Les revendications en faveur de la justice, de l’État de droit et du respect des libertés individuelles se font de plus en plus pressantes.
La mobilisation autour de ce cas pourrait être déterminante pour l’avenir des libertés politiques en République Démocratique du Congo, tandis que les défenseurs des droits humains continuent de tirer la sonnette d’alarme quant à la répression des voix dissidentes dans le pays.
GNM