Courte mais intense, la vie de Trésor Kasia, d’heureuse et célèbre mémoire, en milieux associatifs des jeunes.
Récit de Junior Mata
“Et rose, Trésor KASIA a vécu ce que vivent les roses : l’espace d’un matin” !
Le firmament de l’univers des milieux associatifs des jeunes de la République Démocratique du Congo a été illuminé par une météorite qui aura laissé des empreintes indélébiles dans la lutte pour l’émancipation de la jeunesse. À l’instar de Moïse qui n’avait pas pu mettre le grappin en terre promise après plusieurs années de procession dans le désert, le regretté Trésor KASIA a tiré sa révérence 4 ans avant l’avènement de SEM le Président Félix-Antoine TSHISEKEDI Tshilombo au pouvoir, période qui coïncide avec la concrétisation de la plupart de ses aspirations pour les jeunes.
Entre 2003 et 2013, la jeunesse congolaise connaît des moments décisifs dans sa quête d’auto-prise en charge. Des organisations d’envergure nationale telles que le Réseau des Associations Congolaises contre le VIH Sida(RACOJ), le Réseau des Adolescents et Jeunes Congolais en Population et Développement (Rajecopod), ou encore le Groupe Consultatif pour l’Emploi des Jeunes (Yen RDC), ont vu le jour et se sont affirmés comme des incontournables interfaces des autorités nationales et internationales du système des Nations Unies dans la recherche des solutions aux problèmes qui freinent l’épanouissement de la jeunesse congolaise.
C’est sur ces entrefaites que notre pair leader des jeunes, Trésor Kasia, est devenu l’un des acteurs de premier plan de cette génération dorée. Sorti du quartier Mokali dans la commune de Kimbaseke où il fut le fondateur du groupe
Eldorado, Trésor figure, à l’instar de son collègue Junior MATA, Coordonnateur de l’Action pour le Bénévolat des Jeunes, parmi les jeunes fondateurs du RACOJ, dont il devient rapidement le coordonnateur national en 2007. À ce titre, Trésor KASIA participe, aux côtés d’autres jeunes, aux fora nationaux et internationaux où se discutent les questions des jeunes. Talentueux, il passe Secrétaire exécutif pour l’Afrique centrale de Afriyan. Il participe ainsi à la production de la Politique Nationale de la Jeunesse et à celle de l’Emploi des Jeunes. Son apport en industrie contribue significativement au rayonnement du Conseil National de la Jeunesse, ainsi qu’à l’élargissement du tissu associatif en milieu des jeunes.
En 2010, avec un groupe d’amis, il participe activement à la rédaction d’un mémorable document de plaidoyer dénommé “manifeste de Kimbangu”, une dénomination qui fait écho au quartier Kimbangu, dans la commune de Kalamu, où se trouvait le siège national du RACOJ.
Ce document est d’autant plus précieux qu’il était le condensé du plaidoyer de l’époque en faveur de la jeunesse. C’est dans ce document qu’a été suggérée la séparation du ministère de la jeunesse et celui des sports avec à sa tête un ministre jeune. Ce bréviaire contenait plusieurs autres recommandations innovantes, notamment la mise en place d’un fonds de garantie pour les jeunes et d’un fonds pour l’entrepreneuriat des jeunes, l’importance d’assainir la justice et la gouvernance institutionnelle par la redynamysation des activités de contrôle, la gratuité de l’enseignement de base, le rajeunissement de l’Administration publique, et la participation des jeunes à la gestion de la Res Publica.
Ce document a été transmis aux différentes instances des institutions du pays et aux agences du système des Nations unies en 2010, au terme d’une marche blanche qui avait mobilisé près de 10 mille jeunes de Kinshasa et plusieurs autres milliers sur l’ensemble du territoire national.
Ce combat a heureusement trouvé un écho favorable des années plutard, avec l’avènement du *Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI*, qui croit en la jeunesse et est sensible à ses aspirations comme jamais auparavant. Si Trésor Kasia, qui a quitté la terre des hommes le 13 septembre 2015, avait été là, il aurait sans doute convolé en justes noces avec la gouvernance actuelle et recolté les fruits des sacrifices par lui consentis pour la construction d’une jeunesse plus responsable.
Pour ses efforts prémonitoires, Trésor Kasia mérite la reconnaissance de sa génération et pourquoi pas de la République en général qui serait mieux inspirée, à travers le Ministère de la jeunesse, de lui réserver une distinction honorifique à titre posthume.
Junior MATA, leader et encadreur des jeunes