« Les élections risquent d’être reportées », Analyse du Journaliste Gramic Legrand sur la situation électorale en RDC

Tout le monde, le peuple et les personnalités politiques, s’attendent à ce qu’il y ait élection en date du 20 décembre. Cette date répond à l’impératif constitutionnel qui consacre un temps de 5 ans à chaque mandat.

Et depuis le premier cycle de 2006, c’est seulement en 2016 qu’il y a eu, ce qu’on a appelé un glissement de deux ans. En cause à l’époque, la guerre contre le m23 en 2012, puis l’effondrement des taux des matières premières entre 2013 et 2015 qui aurait plombé l’économie du pays, empêchant le gouvernement à financer un processus facturé en milliard et enfin l’absence d’un fichier électoral fiable.

Des éléments présentés à l’époque comme des contraintes, par le gouvernement de l’AMP puis du FCC ensuite. Mais cette fois, Kadima et son équipe pensent mener convenablement le bateau. Malgré une difficulté logistique manifeste et palpable. Ce qui oriente certains analystes à penser que le timing ne sera pas tenu, et que les horloges vont être déréglées pour le mois d’ensuite, pour certains optimistes, et le trismestre d’après, pour les plus negativistes. En cause, plusieurs éléments plaident pour ce report.

D’abord, la Ceni n’a jusque là pas obtenu le rallonge des 380 millions de solde de facture demandé au gouvernement. Un montant qui aurait permis cette fois, d’utiliser des avions pour acheminer le matériel électoral à temps pour respecter les dates.

Sérieusement en difficulté à cause de la baisse des activités économiques, les caisses de l’état affichent rouge.

De l’autre côté, le casse tête des cartes d’électeurs qui risquerait de mettre de côté près de 20 millions d’électeurs enrôlés car la qualité n’ayant pas été au rendez-vous.

Pour cette moitié d’électeurs, soit les cartes sont devenus illisibles, rendant leur identification impossible, soit alors ils ne se retrouvent pas dans le fichier électoral, conséquence d’un bugg informatique que la Ceni n’avoue pas jusqu’à aujourd’hui selon certains experts.
Lorsque ces derniers se rendent pour obtenir un duplicata, c’est de l’argent qui leur ai demandé, ce qui rend cette opération difficile pour ces congolais qui ne vivent pour une grande majorité, qu’à concurrence de 1$ le jour.

Une telle cacophonie, serait hautement conflictogene d’autant plus que le jour du vote, la Ceni ne pourrait pas empêcher à un congolais de voter, en arguant l’illisibilité de sa carte alors que c’est de la faute de la Ceni.

Une vraie embrouille en découlerait et ça serait déstabilisant pour bon nombre de bureau de vote.

Pour certains candidats, ils accuseraient même la Ceni de profiter de ces impressions de duplicata pour faire un nouvel enrôlement.

Une attitude dangereuse qui serait de nature à faire rejeter les résultats des élections.

Pour finir, le casse tête logistique. Hier encore, le président de la Ceni aurait adressé une correspondance au chef de l’état pour lui demander de l’aide en mettant à la disposition de son institution 10 hélicoptères et 4 avions gros porteurs. Une logistique que la RDC n’a pas, et devrait solliciter au près de ses pays amis qui malheureusement, ne sont qu’à compter du bout des doigts. Et tout ça, à une semaine d’un scrutin tant attendu.
La question est de savoir si la Ceni malgré tout ceci, dans le seul soucis de sauver un régime devrait sacrifier le pays et lui faire encourir des risques d’implosion suite à des électeurs sans carte mais devant voter, suite à des machines non déployés, suite à des bureaux de vote non équipés. Aux politiques de penser et de lever une option qui sauverait la nation et lui éviterait le chaos.
Que la Ceni prenne sa responsabilité et dise la vérité aux congolais, surtout, qu’elle règle le problème des cartes d’électeurs défectueuses, mal imprimées malgré près de 800 millions de dollars pris des caisses de l’état. On ne peut pas, a dit un analyste, prendre l’argent du contribuable a une telle hauteur, puis pondre un travail à la limite ridicule, parlant des cartes d’électeurs.
L’avenir nous en dira plus.