Patrick Muyaya et Amadou Coulibaly s’engagent à lutter contre les infox et à renforcer la coopération médiatique entre la RDC et la Côte d’Ivoire

Le ministre de la Communication et des Médias de la République Démocratique du Congo, Patrick Muyaya, a tenu une séance de travail bilatérale avec son homologue ivoirien, Amadou Coulibaly, ce jeudi 11 juillet 2024. Cette rencontre s’est déroulée dans le cadre de la 11ème édition de l’ASCOM à Abidjan.

Les discussions ont porté sur divers sujets essentiels, notamment la compréhension de l’écosystème médiatique ivoirien, la gestion des médias et la lutte contre les infox. Patrick Muyaya a exprimé son intention de profiter de son séjour à Abidjan pour comprendre le contexte communicationnel et médiatique de la Côte d’Ivoire, en échangeant des expériences avec le ministre Coulibaly. “Profitant de mon séjour ici à Abidjan pour participer à la 11ème édition de l’ASCOM, j’ai tenu à comprendre le contexte communicationnel et médiatique ivoirien. D’où, j’ai approché le ministre Coulibaly pour un échange d’expériences qui sans nul doute profitera à nos deux pays”, a-t-il déclaré.

Le ministre ivoirien Amadou Coulibaly s’est réjoui de cette rencontre et a exprimé son désir de renforcer les relations d’échanges et de partage entre la Côte d’Ivoire et la RDC. Il a souligné l’importance de ces échanges pour enrichir mutuellement les expériences des deux pays et résoudre des problématiques communes, telles que la lutte contre les fausses informations.

Patrick Muyaya a insisté sur la nécessité d’accroître le partage entre les Africains ayant des écosystèmes similaires et des valeurs communes pour répondre aux besoins de leurs populations. Selon lui, les médias jouent un rôle crucial en cimentant un peuple et en impactant son développement, ce qui nécessite un encadrement strict pour éviter les dérives.

La Côte d’Ivoire a mis fin au monopartisme en 1990, ouvrant la voie au multipartisme et à la libéralisation des radios. Aujourd’hui, le pays compte sept chaînes de télévision, dont trois du service public. La Radio Télévision Ivoirienne (RTI) est une société anonyme financée par la redevance via les factures d’électricité et la publicité, sous la tutelle du ministère de la Communication et des Médias.

Patrick Muyaya s’est dit impressionné par le faible nombre de chaînes de télévision en Côte d’Ivoire, comparé à la RDC où de nouvelles chaînes émergent malgré les défis de viabilité.

Sur le plan légal, la Côte d’Ivoire dispose de quatre lois régissant le secteur des médias : la loi sur la presse, sur l’audiovisuel, sur la communication publicitaire et sur l’accès à l’information publique, promulguée en 2015. La dernière révision de la loi sur l’audiovisuel date de 2022. En comparaison, la RDC a récemment révisé sa loi sur la liberté de la presse, rebaptisée Loi Muyaya, après 27 ans.

Concernant la régulation des médias en ligne, la Côte d’Ivoire n’a pas de législation formelle, contrairement à la RDC. En cas de fraude ou de dérapage, le régulateur de l’audiovisuel peut solliciter l’intervention du régulateur des télécoms pour couper l’accès aux médias non conformes.

Dans la lutte contre les infox, les deux ministres ont convenu de mutualiser leurs efforts pour sensibiliser et combattre la cybercriminalité et les désinformations en ligne. Ils ont réaffirmé leur détermination à mener une guerre contre les fake news.

Cette rencontre marque un pas important vers une coopération renforcée entre la RDC et la Côte d’Ivoire dans le secteur des médias et de la communication, en vue de promouvoir des pratiques médiatiques responsables et de lutter efficacement contre la désinformation.

GNM